Hommage

 

Régis s’est éclipsé vers son atelier céleste, refermant à jamais la «Porte sur la nuit», l’une de ses toiles éponymes. Une oeuvre ô combien emblématique de la personnalité de ce grand homme et de la subtilité de son art en clair-obscur.

Régis était un homme tout en nuances, simple et charismatique, disert et discret, conjuguant avec élégance et fluidité l’entregent artistique lyonnais et la solitude des collines drômoises. Depuis quelques printemps, il ne pouvait plus arpenter la Lance comme il le faisait auparavant, avec Denise son épouse, sa muse, son artiste-égo, et Mireille, leur amie de toujours.

Homme d’émotions, il était sensible au fourmillement des brasseries situées entre Rhône et Saône, aux flonflons des manèges, aux univers feutrés, au silence des toits immaculés un jour de neige sur la capitale des Gaules mais aussi à la nature à l’état pur.

En entrebâillant une dernière fois sa Porte sur la nuit, s’échapperont les murmures de personnages sans visage, dans des ambiances soyeuses et raffinées, chaudes et feutrées, quasi tactiles inspirées des ateliers des canuts.

Depuis le seuil de la Porte, le Profane comme le Sacré découvrent l’Éther Lapis Lazuli de Régis aux nuances infinies, aquarellées dans nombre de ses toiles.

Régis Bernard est immortel. Aujourd’hui le bleu nuit lui va si bien…

 

Krystel Champion & Pierre Allard