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Thèmes
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Le tour de France
Chenille multicolore, bondissante, endiablée, embrasée de cris, de hourras! Ainsi qu'il m'est apparu soudain un matin de juillet 2010, du fenestron de mon atelier où je travaillais à une peinture à mille lieux du spectacle festif que je découvrais soudain telle une comète traversant l'espace lumineux de ma lucarne d'un bleu insensé.
J'ai soudain éprouvé le besoin, la nécessité d'en traduire la symbolique esthétique afin de suggérer simultanément la présence picturale engendrée par l'évènement et son éphémère et chatoyante vision.
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La ville, les illuminations
Nuits insensées des villes où l’on découvre, noctambule insomniaque et curieux, l’étrange densité de l’ombre, plus noire, plus profonde, plus inquiétante que la nuit même, constellée d’étoiles.
Errance! Ces cascades, ces orgues de lumière des soirs de fête. Son flot ininterrompu dévalant, inondant les rues, bousculant les perspectives en déséquilibre. La foule en liesse s’y presse, elle envahit l’espace du tableau. Il lui appartient lorsqu’elle investit Bellecour où veillent les noires silhouettes des marronniers. L’harmonie, telle une fée bienveillante se doit d’habiter ces instants, lorsqu’ils escaladent la colline de Fourvière. L’on y survole l’océan des toits où, telle une caravelle des siècles passés, se dresse Saint-Jean et ses tours illuminées, semblables à des voiles transparentes naviguant en plein ciel.
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Les Grands Salons
Sous les lustres illuminés, chatoient, somptueux et féerique les grappes de cristal incandescent, fruits murs d’une passion que la couleur exalte.
Soir de gala sous les lambris et les dorures, la foule se presse, festive, anonyme. Les ors et les rouges scintillent, Ils suscitent en moi la joie, le bonheur coloré d’un ballet nocturne intemporel.
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Les croquis
Croquis! Le regard le suscite, il commande la main, laquelle agit par automatisme. Quelques secondes, quelques minutes suffisent le plus souvent à fixer ce qui peut-être deviendra ultérieurement le point de départ d’une œuvre accomplie: bien qu’il soit le plus souvent, lorsqu’il est réussi, une oeuvre à part entière.
Quelques traits, quelques hachures! La notation pratiquement instantanée doit enfermer, receler la justesse, l’émotion: encre, crayon, craie! Qu’importe le support… le plus souvent du papier parfois teinté. L’humour fréquemment présent participe au bonheur de l’artiste qui a soudain le sentiment dans sa lisibilité brève, de saisir, partager un instant du monde, éphémère, fugace.
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Venise
Fugitif miroir, l’eau de sa lagune a submergé mon désir de traduire ses ciels insaisissables. Rendez vous aux Procuraties, au pied des arcades où se terre dans l’ombre le prestigieux Florian où si souvent j’ai fait courir mon crayon. Interrogeant sans vergogne ses précieux miroirs ternis par le temps : les ombres du passé, lointaines et frivoles, m’ont semble-t-il fait un clin d’œil goguenard.
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La fleur
C’est par un jour d’hiver gris et froid que j’eus la fascinante révélation du pouvoir de la fleur. Tapie, à demie enfouie sous la neige, une brassée de roses de Noël semblait m’attendre.
Tenter de traduire avec la couleur l’étrange sentiment qui venait de s’emparer de moi, allait déterminer le bonheur de les représenter à différents moments : roses de Noël surtout et pivoines au velouté somptueux.
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Les cafés, les brasseries
Le regard solitaire d’un consommateur attardé, m’a si souvent fait penser aux personnages de Giacometti figés par l’attente…Croquer des têtes de pipe dans les cafés, les brasseries, comme aimait à le dire et le faire un ami peintre. Le bonheur de saisir sur le vif des attitudes, des regards, des ambiances, lesquels seront ultérieurement matière à développement
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La nature morte
Giorgio Morandi, maître incontesté de la nature morte, a sans doute influé sur mon désir de représenter des objets inanimés. L’organisation des différent éléments choisis, leur situation, déterminent un espace qui se veut avant tout mental. Espace de méditation et de jouissance plastique participant de nos fantasmes, les éléments qui la composent, s’articulent, soutenus par la coloration et enveloppés de silence, autour des formes qui unissent matière et esprit.
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Poupées
Mon travail sur les poupées est né d’une rencontre fortuite chez un ami peintre il y a une dizaine d’années. Elle s’appelait Roccio : fruste, en carton bouilli, les bras et les jambes articulés par des ficelles, violemment colorée, elle avait tout d’une écuyère de cirque pauvre, égarée en Amérique Sud
L’aquarelle fut propice pour exprimer son mystère, tel qu’il m’était, semblait-il apparu…Comment devint-elle vivante sous mon pinceau ? Habita-t-elle mes nuits ? Le mystère qui s’en dégageait me suggéra, bien qu’il fût essentiel de préserver sa qualité d’objet inanimé et magique, de lui prêter des sentiments humains : joie, douleur, angoisse, désir, que sais-je encore… Sentiments inhabituels, je l’accorde pour une modeste figurine de carton.
Plus tard je poursuivis l’expérience avec une véritable poupée en porcelaine que l’on m’avait confiée. Thème qui m’a fasciné longtemps, malgré le regard sceptique porté à l’occasion d’expositions par une partie du public décontenancé, surpris par ces interprétations.
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La mer, les îles de Leyrins
Le soleil, la lumière, les pins nonchalants et le cri des goélands, lorsque au loin scintille, mouvante, transparente, la mer !
Le pastel que j’écrase en hâte sur le papier au creux d’un coin d’ombre afin de capter, saisir cette densité primordiale, née de l’air, de l’eau, à l’instant où basculent mes certitudes.
Cette voile légère au loin où planent un oiseau et ce remorqueur poussif, noir, mâchuré, éclaboussé de lumière que le crayon rend à sa jeunesse première.
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Le paysage
Les espaces balancés de la Drôme du sud, j‘ai longtemps eu plaisir à en traduire la lumière changeante suivant les heures et les saisons. La transparence de ses ciels envoûtait mon regard, ils ont longtemps guidé mes pas et mes pinceaux, carton à dessin juché sur le sac à dos au hasard des sentiers pierreux et odorants.
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